
Protection des marques et noms commerciaux : outils juridiques et stratégie
Publié le :
16/09/2025
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La protection des signes distinctifs figure parmi les enjeux cruciaux de toute entreprise, qu’elle soit naissante ou solidement implantée. La marque, le nom commercial ou encore l’enseigne incarnent son identité et assurent sa reconnaissance auprès des consommateurs comme des partenaires commerciaux.
Dans un contexte de concurrence exacerbée, la sécurisation de ces éléments ne relève pas seulement d’une question de prestige, mais également d’une nécessité juridique et économique, pour lesquels l’arsenal législatif offre différents mécanismes de protection efficace de ces actifs immatériels, tout en permettant de prévenir les atteintes qui peuvent fragiliser la réputation, voire compromettre la pérennité d’une activité.
Les fondements juridiques de la protection des signes distinctifs
Le Code de la propriété intellectuelle (CPI) constitue la principale source de protection de la marque, principalement au travers de l’article L 711-1 qui la définit comme un signe servant à distinguer les produits ou services d’une personne physique ou morale.
Son enregistrement auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) confère au titulaire un monopole d’exploitation, permettant d’agir en contrefaçon contre toute utilisation non autorisée (articles L 716-1 et suivants du CPI).
La protection du nom commercial et de l’enseigne quant à eux ne résulte pas d’un enregistrement, mais de leur usage. Dès lors qu’ils sont connus du public et qu’ils permettent d’identifier une activité, ils bénéficient d’une reconnaissance juridique fondée sur l’article L 711-3 du CPI, lequel interdit l’enregistrement d’une marque portant atteinte à un droit antérieur, y compris un nom commercial.
L’articulation entre les droits enregistrés et les droits nés de l’usage illustre par conséquent l’importance de l’antériorité dans les conflits entre entreprises.
Les risques liés à l’absence de protection
Un défaut de dépôt de marque expose l’entreprise à des litiges chronophages et onéreux, car en l’absence de titre enregistré, il s’avère compliqué de revendiquer un monopole et de faire cesser les actes de parasitisme ou de concurrence déloyale.
Le simple usage d’un nom commercial ne garantit pas la même sécurité qu’une marque déposée, notamment face à un concurrent plus prompt à enregistrer un signe similaire.
Les juridictions sanctionnent également les atteintes aux signes distinctifs par l’action en concurrence déloyale en cas de risque de confusion dans l’esprit du public. Toutefois, cette voie contentieuse requiert une démonstration probatoire souvent plus poussée que l’action en contrefaçon, qui bénéficie d’un régime juridique particulièrement favorable au titulaire de la marque.
Élaborer une stratégie de protection adaptée
La stratégie de protection des signes distinctifs doit donc être envisagée dès la création de l’entreprise.
Pour cela, le choix du signe doit être original, disponible et conforme aux exigences légales posées par l’article L 711-2 du CPI, qui exclut les signes dépourvus de caractère distinctif ou contraires à l’ordre public.
L’enregistrement de la marque suppose par ailleurs une surveillance active des dépôts effectués par des tiers auprès de l’INPI ou de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO), afin d’anticiper les conflits. L’opposition à l’enregistrement d’une marque similaire dans le délai de deux mois, prévu par l’article L 712-4 du CPI, demeure un outil préventif essentiel.
Enfin, au-delà du dépôt, la protection s’inscrit dans une stratégie globale, notamment par une exploitation régulière de la marque afin d’éviter sa déchéance.
Nos conseils pratiques pour protéger efficacement vos signes distinctifs
- Procéder à une recherche d’antériorité avant tout dépôt, afin d’écarter le risque de conflits coûteux ;
- Déposer la marque non seulement en France, mais également à l’échelle européenne ou internationale, selon l’étendue géographique de l’activité ;
- Apporter une vigilance particulière au choix des classes d’activité à protéger, et à la définition des biens et services listés dans chaque classe d’activité ;
- Mettre en place une veille concurrentielle pour détecter rapidement toute atteinte potentielle aux droits ;
- Exploiter la marque de manière régulière et traçable, afin de prévenir la déchéance et de faciliter la preuve en cas de contentieux.
CSE Avocats Conseils
Historique
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