La saisie immobilière de biens indivis
Publié le :
02/02/2023
02
février
févr.
02
2023
Un créancier peut procéder à une saisie immobilière, sur un bien immobilier appartenant à son débiteur, afin de voir sa créance payée. Néanmoins, si le bien fait partie d’une indivision, la situation se complexifie puisque les biens indivis appartiennent à plusieurs propriétaires. Aussi, en cas de désaccord entre les coïndivisaires, ou entre les coïndivisaires et le créancier, il peut être nécessaire de recourir à une procédure judiciaire afin de pouvoir résoudre la situation.
Les conditions de la saisie immobilière
Afin d’être fondé à en réclamer le paiement, le créancier doit disposer d’une créance :- Certaine, c’est-à-dire actuelle, et reconnue par le débiteur au moyen d’un titre ;
- Liquide, donc évaluable en monnaie ;
- Exigible, car arrivée à l’expiration du terme convenu pour le paiement.
La créance peut aussi bien être d’origine contractuelle, que délictuelle. En outre, deux conditions cumulatives sont exigées pour que le créancier puisse agir :
- La carence du débiteur dans l’exercice de ses droits, en raison d’une faute de sa part, ou d’une impossibilité d’agir ;
- L’intérêt à agir du créancier, en démontrant que ses droits sont compromis.
Dans le but de procéder à une saisie immobilière, le créancier, muni d’un titre exécutoire, doit adresser, par l’intermédiaire d’un Commissaire de justice, un commandement de payer au débiteur. Une fois publié au service de publicité foncière, le commandement vaut saisie immobilière, cela a pour effet d’empêcher le débiteur de pouvoir vendre le bien concerné.
Si le débiteur ne s’acquitte pas de sa dette, le créancier peut poursuivre la procédure de saisie immobilière en délivrant une assignation devant le Juge de l’exécution du Tribunal judiciaire. La saisie peut notamment être pratiquée par les créanciers dont le droit est antérieur à la mise en indivision, et ceux disposant d’une créance commune à l’égard de l’indivision.
Le partage des biens indivis
Au contraire, le créancier personnel d’un indivisaire ne peut pas directement saisir sa part du bien indivis. En revanche, il peut intervenir dans le partage provoqué par son débiteur, ou provoquer, lui-même, le partage du bien indivis.À cet effet, la licitation judiciaire est une procédure permettant, au créancier, d’obtenir la vente forcée d’un bien immobilier, figurant dans une indivision, en provoquant son partage. La procédure est engagée par une assignation devant le Tribunal judiciaire, et la vente sera faite aux enchères.
Dans l’hypothèse où les indivisaires ont conclu une convention d’indivision opposable aux tiers, le créancier ne peut provoquer le partage, avant l’expiration du délai exprimé dans la convention, que pour de « justes motifs », soumis à l’appréciation des tribunaux.
Les coïndivisaires peuvent également arrêter la procédure de partage en acquittant l’obligation à la place du débiteur. Ils peuvent alors se maintenir dans l’indivision, et se rembourser par prélèvement sur les biens indivis.
Par ailleurs, un coïndivisaire peut solliciter une attribution préférentielle, sous certaines conditions. Par ce mécanisme, il peut se voir conférer la propriété du bien, en priorité sur les autres.
Enfin, le partage peut être différé si le tribunal, pour éviter de déprécier l’immeuble indivis, autorise un sursis aux opérations de partage, pendant un délai maximum de deux ans. À l’issue du sursis, le juge peut ordonner la vente sur licitation du bien.
ID FACTO
Historique
-
La saisie immobilière de biens indivis
Publié le : 02/02/2023 02 février févr. 02 2023Fiches pratiquesFiches pratiques / DiversUn créancier peut procéder à une saisie immobilière, sur un bien immobilier a...
-
SOCIAL – Absence de comparution de l’employeur en appel et analyse des moyens mis en œuvre pour respecter son obligation de sécurité
Publié le : 02/02/2023 02 février févr. 02 2023Veille JuridiqueCass. soc du 18 janvier 2023, n°21-23.796
La Cour de cassation a rappelé le 18 janvier dernier, que par application de l’article 472 du Code de procédure civile, si l'intimé ne comparaît pas en appel, il peut néanmoins être statué sur le fond, mais le juge ne fait alors droit aux prétentions et moyens de l'appelant que dans la mesure où il les estime réguliers, recevables et bien fondés... -
CONSOMMATION – Vente à domicile et bon de commande : l’irrégularité n’est pas encourue en cas d’absence du prix unitaire
Publié le : 01/02/2023 01 février févr. 02 2023Veille JuridiqueCass. civ 1ère du 11 janvier 2023, n°21-14.032
Saisie concernant la conclusion, hors établissement, de deux contrats de fourniture et d'installation de panneaux photovoltaïques financés par deux crédits, une Cour d’appel avait prononcé l'annulation des contrats de vente, et constaté en conséquence l'annulation des contrats de crédit, au motif que les bons de commande ne comportaient qu'un prix global...